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Nous ne prétendons pas donner ici de véritable outil diagnostic. D'ailleurs, s'il était question de diagnostic, cela supposerait pathologie... ce qui n'est bien évidemment pas le cas!

 

Notre objectif est de vous livrer en vrac une série de critères que l'on retrouve chez un nombre important de personnes HP.

Bien sûr, tout le monde n'a pas tous les critères. Ce que nous vous proposons en lisant ces lignes c'est de laisser votre intuition travailler en vous. Ce que nous avons pu observer c'est que les personnes non-HP restent à peu près indifférentes face à cette liste (elles ne se sentent pas concerneés) et que les HP, en revanche présentent souvent de vives réactions émotionnelles. Faute d'une méthode d'évaluation scientifique éprouvée, nous n'avons à notre disposition que le fruit de nos nombreuses observations et des informations tirées d'ouvrages et d'articles scientifiques.

 

Au niveau de la cognition
 
 
  • Rythme mental très (trop) rapide.

  • Pensée qui se déploie sans cesse et sans fin, peut passer de digression en digression sans pour autant perdre le fil conducteur.

  • Multitasking mental: capacité à penser à plusieurs choses à la fois (en parallèle et sur des niveaux d’abstraction différents).

  • Pensée omniprésente voire envahissante, jamais de repos de l’esprit, où est le bouton «off»?

  • L’arrêt de la pensée peut s’opérer dans l’action (d’où chez certains une course effrénée proche de l’hyperactivité pour surtout ne plus avoir à penser).

  • L’arrêt de la pensée peut être assuré par l’addiction (jeux vidéos, boulimie, achats compulsifs, addiction au jeu, tabac, alcool, canabis et autres substances mais aussi la recherche compulsive de l’état amoureux.... etc.)

  • Pensée divergente.

  • Pensée en arborescence et/ou en «3D»

  • Capacité de faire des liens originaux entre des évènements, des situations ou des concepts.

  • Tendance à avoir des «insights» très fréquents (impression d’avoir «deviné» une réponse ou une solution alors qu’il s’agit en fait d’une rapidité d'exécution des différentes tâches cognitives menant à cette conclusion mais dont les différentes étapes ne sont pas conscientes).

  • Ce phénomène donne l’impression de comprendre les choses «par magie».

  • Début de scolarité généralement bonne mais l’efficacité scolaire peut décliner subitement vers 10-12 ans. Cela est dû au phénomène de l’insight: l’enfant a pris l’habitude de comprendre «comme par magie». Lorsque la quantité et la difficulté des matières s’accroissent, ces enfants n’arrivent plus à faire fonctionner la «magie». Ils perdent alors très soudainement confiance en leurs ressources cognitives et peuvent connaître des échecs voire en arriver au décrochage scolaire.

  • Attrait pour les énigmes, les choses bizarres ou extrêmement complexes.

  • Fascination pour quelque chose (les mots, les formules mathématique, les engrenages, les appareils électroniques, les comportements humains, la nature, les animaux, les plantes, l’informatique...etc)

  • Intérêt pour des choses disparates: astronomie et couture, fascination pour les tueurs en série et jardinage, passion pour le cinéma d'auteur et la diététique, etc.

  • Désintérêt pour la routine, la répétition.

  • Facultés cognitives totalement inefficace si la tâche ne présente pas d’intérêt pour le sujet.

  • Curiosité insatiable. Peut engendrer la tendance à commencer de nombreux projets sans les terminer (car quelque chose de plus intéressant s’est présenté avant....)

  • Humour très particulier. Le deuxième degré ce n’est pas assez: l’adulte HP vise le 57ème degré... malheureusement, rares sont ceux qui partagent de telles envolées stratosphériques et le pauvre HP est un expert en .. bides!

  • Utilise plus de mots que la normale. Nuance très fort ses propos. Peut être très énervé lorsque les autres se contentent d’à-peu-près. 

  • Parle rarement pour ne rien dire: soit formule des hypothèses, soit sait de quoi il parle car il a fait une recherche approfondie sur le sujet.

  • Difficulté à accepter une assertion non fondée. L'accumulation de connaissance a un intérêt limité si l'on ignore ses sources. Cette caractéristique peut engendrer une obstination à rechercher les sources des informations et à l'excès, une recherche obsessionnelle "des causes premières".

  • Moulin à questions (si la personne ne s'est pas censurée au cours de son développement)

  • Besoin de tout comprendre dans les moindres détails ... ou de tout laisser tomber quand la tâche se révèle insurmontable.

  • Difficulté de concentration pouvant alterner avec des périodes de concentration intense.

  • Métacognition. Pense sur la pensée.

  • Imagination débordante. Ex: essaie d’imaginer la vie des gens qu’il rencontre, peut vivre toute sa vie en rêve (ce qui est un frein à l'action), use de nombreuses métaphores pour s'exprimer, les idées défilent si rapidement dans l'esprit qu'il est parfois difficile de les noter et impossible de les réaliser toutes.

 

 

 

Au niveau psychologique
 
 
  • Difficulté à moduler ses émotions. Vie émotionnelle chaotique, très intense et paradoxale. Un évènement anodin, une remarque, une certaine intonation peut déclencher un tsunami émotionnel tandis que face à une réelle urgence ou catastrophe la personne peut garder un sang-froid hors normes.

  • Hyperesthésie, hypersensorialité, hyperémotivité, hypersensualité.

  • Tendance aux sautes d'humeurs très rapides: peut rire de bon coeur et se mettre en colère une seconde plus tard ou se sentir extrêmement déprimé pour une courte période.

  • Anxiété latente.

  • Angoisses existentielles très fréquentes, peuvent survenir à n'importe quel âge parfois associées à des questionnements étranges face auxquels la personne est à peu près toujours solitaire. 

  • Angoisses existentielles, peurs diffuses dont la personne sait qu'elles sont irrationnelles mais dont elle n'arrive pas à se défaire. 

  • Questionnement récurrent sur la mort, le sens de la vie.

  • Sentiment "d'inquiétante étrangeté", de décalage; la personne se sent "bizarre" et peut être perçue comme telle par les autres.

  • Phases de dépression «sans raison» ou dépression latente.

  • Peur parfois panique de perdre le contrôle. Engendre une grande difficulté à lâcher prise. La peur de perte de contrôle peut engendrer la peur de devenir fou ou folle.

  • Ressent très violemment les situations d'injustices, même là où d'autres ne perçoivent pas d'anomalie particulière.

  • Perfectionnisme voire "absolutisme".

  • Tendance à la procrastination pouvant alterner avec des phases de travail acharné.

  • Phobies diverses telles que phobie sociale, photophobie, agoraphobie, claustrophobie, phobie des espaces animés (supermarchés la veille de Noël...), phobie de prise de parole en public, phobie de la musique, éreutophobie, phobie de l’échec, etc.

  • Distractions étranges (programmes télé niais, jeux vidéos, sortes de tocs comme remplir des pages d’écriture, tocs de comptage, compter les fenêtre des maisons, mémoriser les plaques de voitures pendant un trajet sur l’autoroute ou compter «les lumières», marcher sur les pavés sans toucher les lignes, dessiner pendant les cours, marcher ou gigoter en téléphonant, addictions,...)

  • Tentative de détruire son intelligence: elle dérange, elle marginalise. Souvent, les adultes HP ignorent leur caractéristique car depuis longtemps ils ont préféré s’inscrire dans la norme plutôt que du souffrir du rejet.

  • Troubles psychologiques divers qui peuvent donner lieu à des diagnostics erronés. 

  • Souvent nécessité de créer un univers intérieur très privé, dont parfois la personne a à peine conscience, afin de sauvegarder une intégrité affective.

  • Parfois refuge dans la cognition. Entraîne un clivage entre la sphère rationnelle et la sphère émotionnelle.

  • Hyper lucidité par rapport à soi, au comportement d'autrui, à la vie, la mort, le monde en général.

  • Souffrance psychologique violente, par pics, la plupart du temps déclenchée par des problèmes d'ordre affectif ou par des échecs. Cette souffrance peut mener à des comportements d'auto-mutilation ou à des idées suicidaires qui ne sont pas pathologiques.

  • Paradoxalement, la personne est capable d'une étrange endurance dans la souffrance (ex. les personnes qui persistent à rester en couple avec un/e partenaire très dysfonctionnel(le) au point de mettre son propre équilibre en danger, les personnes qui ne lâchent pas un emploi pourtant destructeur, etc.). Ces personnes sont des candidats idéaux au burnout. Littéralement: elles se brûlent jusqu'à tomber d'épuisement.

  • Difficulté à accepter, à métaboliser ses réussites, ses actions positives ou ses réalisations (par exemple: une maman qui face à son enfant de 10 ans a encore régulièrement un sentiment de doute: "Est-ce bien moi qui ait réussi à faire cet enfant? Je suis donc sa mère...?").

  • Par contre, retient dans le détail tous ses échecs ou erreurs sans exception.

  • Hypervigilence par rapport à soi. Cherche à contrôler et maîtriser ses comportements. Se "voit" vivre comme s'il se filmait en direct en permanence, c'est l'équivalent psychologique de la métacognition.

  • Les grands "manques": manque d'estime de soi, manque de confiance en soi, manque d'auto-discipline, manque de "culture de l'effort" (seulement quand il s'agit de travailler pour soi-même; la personne est capable de déployer beaucoup d'efforts pour autrui), manque de méthode dans le travail.

  • Sentiment d'efficacité personnelle déficient. (Voir: http://fr.wikipedia.org/wiki/Auto-efficacité)

  • Rapport sensuel ou fusionnel à la nature: animaux, végétaux et minéraux sont des amis potentiels.

  • Anticipation. Capables de déceler les signes avant-coureurs de situations futures. Perçoit les moindres tensions. Ce phénomène est lié à une hyper conscience difficile à vivre. "Syndrome de Cassandre" ("voir l'avenir et le dire sans que personne ne veuille le croire")

  • Si la personne a reçu un encadrement équilibrant, le parcours professionnel peut être excellent. Il peut aussi être sinueux, indécis, original et parfois "peu vendable" sur le marché de l'emploi.

 

 

Au niveau social 
 

 

  • Souvent image non conforme à la norme (malgré d'éprouvants efforts pour être "normal")

  • Développement de "faux selfs" non pathologiques, plus ou moins conscients qui permettent à la personne de s'ajuster aux exigences sociales.

  • Le maintien de ces "faux selfs" demande beaucoup d'énergie et entraînent une fatigue mentale qui déconcerte tant qu'on en n'a pas identifié sa source.

  • Compréhension rapide mais difficulté voire impossibilité à partager les connaissances. Le débit de paroles peut être trop rapide et perturber les interlocuteurs.

  • Parfois la personne parle trop doucement, comme si elle se parlait à elle-même (ou comme si elle était convaincue que ce qu'elle a à dire n'intéresse personne), ce qui rend l'écoute difficile pour les interlocuteurs.

  • "Syndrome de l'usurpateur": très répandu chez les personnes à haut potentiel. Ne se sentent pas à la hauteur des responsabilités qu'on leur donne et ont l'impression de tricher ou de mentir sur leurs compétences. Cela est dû entre autres au fait que la personne a une représentation très fragile et parcellaire de ses compétences (elle voit surtout toutes ses lacunes).

  • Cela entraîne une tendance à l'auto-dévalorisation, à un sentiment d'infériorité chronique.

  • Tendance à se comparer aux autres mais toujours à son détriment.

  • Tendance à déployer beaucoup d’énergie pour autrui: «syndrôme du thérapeute». La personne «comprend» si bien les autres, est capable d’aider de manière efficace et est toujours disponible. Le revers de la médaille: la personne se retrouve souvent dans des relations à sens unique et trimballe nombres de frustrations non dites et souvent un gigantesque sentiment d’injustice.

  • A l’inverse, cette tendance peut être censurée et la personne se mure alors dans une grande solitude et une forme d’égocentrisme destinés à la protéger.

  • Certains individus oscillent entre ces deux pôles par phases de durée variable.

  • Alternance d’extraversion et d’introversion, sans cause apparente.

  • Timidité parfois excessive pouvant aller jusqu’à la phobie sociale

  • Manque d'un système de défense "socio-immunitaire" efficace: une petite remarque ou une intonation un peu dure ou juste ambiguës peuvent déclencher un tsunami cognitivo-émotionnel chez la personne. ("Et pourquoi elle m'a dit ça, que sous-entendait-elle, ai-je fait ou dit quelque chose qui ne lui a pas plu... " et cela peut tourner en boucle dans un cerveau HP surchauffé pendant des jours - et des nuits ! - voire des semaines.)

  • Souvent très gentils, respectent spontanément les limites d’autrui et s’imaginent que tout le monde en fait autant. Ce qui donne lieu à d’innombrables déceptions, frustrations...

  • Relations amicales difficiles souvent éclectiques: chaque "ami" correspond à une facette de la personnalité du sujet qui ne sont pas toujours compatibles.
    La relation duelle est plus confortable: souvent au-delà de trois, la personne 30/10 se sent mal à l'aise.

  • Relations amoureuses difficiles, houleuses, quête d'intensité et soif d'absolu qui s'expriment souvent dans une alternance conflit / réconciliation, tendance à rechercher des personnes inaccessibles (mariées, au statut social ou culturel ou ayant des valeurs très différentes, n'appartenant pas au "bon sexe"... etc). 

  • Tendance quasi générale à vouloir sauver le monde ou en tout cas l'améliorer. 

Suis-je HP ?

"Le plus grand vecteur de souffrance chez les HP sont les jugements moraux qu'ils portent sur eux-mêmes"

 

 - Hervé Magnin

Auto-Evaluation

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